Critiques Séries : NCIS: Origins. Saison 2. Episode 2.

Critiques Séries : NCIS: Origins. Saison 2. Episode 2.

NCIS: Origins // Saison 2. Episode 2. Who by Fire.

 

Après un premier épisode de reprise marqué par la survie inattendue de Lala Dominguez, NCIS: Origins revient cette semaine avec un épisode plus introspectif, presque silencieux dans sa manière de traiter la reconstruction. “Who By Fire” s’intéresse moins à l’action qu’à ce qu’il se passe une fois que la poussière retombe. Après l’accident, après la douleur, après la reprise d’un quotidien qui n’a plus rien de normal. Et c’est là que la série, une fois encore, prend son temps. Elle observe ses personnages dans ce moment suspendu où il faut réapprendre à être soi, ou plutôt, à être quelqu’un d’autre. Parce qu’après un traumatisme, on ne revient jamais totalement à la personne d’avant.

 

Lala est sans doute celle qui incarne le mieux ce thème. La jeune agent que l’on connaissait — rigoureuse, brillante, fidèle aux règles — semble chercher un nouveau sens à sa vie. Depuis son accident, quelque chose s’est fissuré. Elle n’a plus cette certitude dans ses gestes ni cette confiance dans ce qu’elle représente. Dans cet épisode, on la découvre en quête de quelque chose de plus grand, ou peut-être simplement de plus juste. Elle entre dans une église, hésite, se questionne. Et dans une scène inattendue, elle croise Flaco Navarro, un visage du passé, incarnation du danger qu’elle prétend vouloir fuir. Leur échange, tendu mais plein de sous-entendus, montre une Lala tiraillée entre son sens moral et le besoin de reprendre le contrôle sur sa vie.

Ce n’est pas qu’elle veut faire le mal — c’est qu’elle ne croit plus au bien absolu. Et ce changement la rend profondément humaine. Lala ne cherche pas à redevenir celle d’avant. Elle apprend à vivre avec ce qu’elle a perdu, y compris sa foi dans un monde bien ordonné. Pendant ce temps, Gibbs traverse sa propre zone grise. Dans le premier épisode de la saison, on avait senti qu’il se refermait sur lui-même, pris entre son affection silencieuse pour Lala et sa relation naissante avec Diane. Dans “Who By Fire”, cette tension devient presque palpable. Gibbs regarde Lala sur une vidéo d’interrogatoire, sous prétexte de travail, mais on comprend qu’il revoit surtout un souvenir. 

 

La femme qu’il observe n’est pas seulement une collègue — c’est un rappel de ce qu’il aurait pu être avec elle. Et ce regard en dit plus que toutes les paroles qu’il refuse de prononcer. Diane, de son côté, sent que quelque chose lui échappe. Elle essaie de créer un lien, d’alléger la distance, mais Gibbs n’est pas présent. Son esprit est ailleurs. Il veut aimer Diane, mais il ne s’autorise pas à ressentir pleinement. Son rapport à l’amour est à l’image de son rapport au devoir : rigide, protecteur, souvent douloureux. Cet épisode explore justement cette incapacité à communiquer, cette peur de perdre encore quelqu’un. On sait ce qu’il deviendra plus tard, cet homme taciturne du NCIS que rien ne semble atteindre. 

NCIS: Origins nous montre comment cette carapace s’est forgée, morceau après morceau. Autour d’eux, l’équipe reprend doucement forme. Franks, toujours en figure paternelle, essaie de remettre de l’ordre tout en ménageant chacun. Randy retrouve un certain équilibre, même s’il porte encore les marques de ses épreuves. L’arrivée de Lala relance une dynamique de groupe qui avait été ébranlée. Pourtant, rien n’est vraiment comme avant. Les relations se réajustent, les silences pèsent plus lourd. On sent que tout le monde avance avec prudence, comme sur un terrain fragile. Les enquêtes de la semaine servent ici de miroir : un jeune nageur mort dans des circonstances troubles, un entraîneur trop exigeant, et un Gibbs encore maladroit dans son rôle d’interrogateur. 

 

Il perd son sang-froid, imite Franks, échoue à trouver le bon ton. Mais ces erreurs participent à sa construction. Le Gibbs sûr de lui qu’on connaîtra plus tard n’existe pas encore ; il se façonne dans ces moments d’échec. L’épisode porte bien son titre. “Who By Fire” évoque autant la douleur physique que celle qui brûle de l’intérieur. Celle qui consume sans laisser de traces visibles. Chaque personnage tente de comprendre comment vivre avec ce feu qui a tout changé. Lala, elle, avance en terrain inconnu. Elle ment à Gibbs, flirte avec le danger, mais finit par reculer à temps. Non pas parce qu’elle a peur, mais parce qu’elle comprend que le feu attire autant qu’il détruit.

Gibbs, lui, commence à entrevoir ce que signifie la responsabilité émotionnelle. Il ne maîtrise pas encore ses émotions, mais il apprend. Lentement. Et dans ce lent apprentissage, il y a quelque chose de touchant. Ce deuxième épisode confirme que NCIS: Origins n’est pas une simple série policière sur les origines de Gibbs, mais une dissection des personnages. Après la tension dramatique de la fin de la saison 1 et le retour chargé d’émotion du premier épisode, “Who By Fire” ralentit le rythme pour mieux sonder les blessures de chacun. Il y a dans cette lenteur une forme de vérité : celle d’un groupe qui ne se remet pas d’un traumatisme du jour au lendemain. On n’y trouve pas de grandes révélations, mais plutôt des gestes simples, des regards évités, des choix hésitants. Et c’est peut-être là que la série touche le plus juste.

 

Note : 6.5/10. En bref, après la tension dramatique de la fin de la saison 1 et le retour chargé d’émotion du premier épisode, “Who By Fire” ralentit le rythme pour mieux sonder les blessures des personnages. 

Prochainement en France

 

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