Critiques Séries : NCIS: Tony & Ziva. Saison 1. Episode 10 (season finale)

NCIS: Tony & Ziva // Saison 1. Episode 10. Full Circle.

SEASON FINALE

Je ne fais pas partie de ceux qui ont suivi NCIS pendant des années. J’avais décroché depuis longtemps, et si je me suis laissé tenter par NCIS: Tony & Ziva, c’était plus par curiosité que par attachement aux personnages. Le concept d’une série centrée sur deux figures aussi marquantes du spin-off original m’intriguait, sans pour autant éveiller une grande attente. Le début de cette saison m’a d’ailleurs confirmé que la nostalgie ne fait pas tout : les premiers épisodes m’ont semblé désordonnés, parfois maladroits, comme si la série cherchait encore son ton. Il a fallu attendre l’épisode 9 pour que je me sente enfin impliqué, et cet épisode 10, “Full Circle”, vient clore la saison de façon plus posée, presque apaisée.

“Full Circle” démarre dans une atmosphère tendue : Tali, la fille de Tony et Ziva, a été enlevée, et Jonah Markham réapparaît pour pousser les deux agents à bout. Le schéma semble classique, mais l’épisode ne joue pas la carte du spectaculaire. Ce qui compte ici, ce sont les choix que les personnages font face à la peur et au danger. Je ne dirais pas que la tension m’a tenu en haleine, mais j’ai apprécié la retenue du récit. Il n’y a pas de surenchère, pas d’explosion inutile, juste une urgence qui reste humaine. C’est peut-être ce que j’ai trouvé le plus juste dans ce final : la série accepte enfin de ralentir. 

Après un début de saison qui partait un peu dans tous les sens, cet épisode respire mieux, laissant place à des échanges plus sincères entre Tony et Ziva. Même sans être un spectateur attaché à leur histoire commune dans NCIS, j’ai trouvé intéressant de les voir évoluer autrement. Ils ne sont plus ces agents toujours sur la défensive, mais deux personnes fatiguées, qui essaient de trouver un équilibre entre leur passé et ce qu’ils veulent construire. Tony veut protéger ce qu’il vient de retrouver, Ziva ne sait pas encore comment poser les armes. Leur désaccord sur la façon d’affronter Jonah n’a rien d’extraordinaire, mais il est traité avec sobriété. Ce qui m’a plu, c’est la communication entre eux. 

Là où, autrefois, les non-dits dominaient, on sent ici une forme de maturité. Ils ne se fuient plus. Ils ne cherchent pas à avoir raison, ils essaient juste de comprendre. Quand Ziva affirme être sûre de sa décision et que Tony choisit de la suivre, le moment paraît simple, mais il dit tout : ce n’est plus une relation de tension, c’est un engagement calme, lucide. L’épisode prend tout son sens à travers Tali. Même sans avoir suivi son parcours dans les épisodes précédents, j’ai compris qu’elle représente à la fois le lien et la fracture entre ses parents. Son attitude oscille entre ironie et colère contenue. Elle agit parfois comme une adulte, parfois comme l’enfant qu’elle n’a jamais eu le temps d’être.

J’ai trouvé son personnage juste, sans être surjoué. Elle met des mots sur ce que Tony et Ziva n’osent pas dire : leur peur que tout s’écroule encore une fois. C’est d’ailleurs à travers elle que la série trouve un ton plus sincère. Elle ramène tout à l’essentiel : la famille, l’équilibre, la confiance. Trois choses que les deux adultes ont mis une décennie à approcher sans jamais vraiment les vivre. “Full Circle” n’a rien d’un épisode spectaculaire, mais il fonctionne parce qu’il recentre tout sur les émotions. Le rythme est mieux géré, la mise en scène plus sobre, et même les personnages secondaires — Martine, Dejan, Boris — trouvent leur place sans parasiter le cœur du récit. Je ne me suis pas senti emporté par le suspense, mais j’ai apprécié cette cohérence retrouvée. 

L’intrigue autour de Jonah Markham se conclut sans artifice, et les pistes laissées ouvertes pour une éventuelle saison 2 sont subtiles. Martine, par exemple, semble destinée à jouer un rôle plus trouble. Quant à Boris, son évolution laisse entrevoir une dynamique intéressante si la série poursuit son chemin. Ce qui ressort surtout, c’est que NCIS: Tony & Ziva semble enfin avoir compris ce qu’elle veut raconter : non pas des enquêtes spectaculaires, mais une histoire de reconstruction. Tout n’est pas parfait, loin de là. Certains passages traînent un peu, et certaines résolutions arrivent de manière un peu trop pratique. L’épisode n’évite pas complètement les facilités propres aux séries policières de longue durée. 

Mais cette fois, elles ne m’ont pas gêné. Peut-être parce que l’ensemble paraît plus sincère, plus concentré sur l’essentiel. Michael Weatherly et Cote de Pablo livrent des performances solides, sans chercher à en faire trop. Leur alchimie est toujours là, mais elle est plus apaisée, moins démonstrative. Leurs regards, leurs silences suffisent à faire passer ce qu’ils ressentent. En refermant cette saison, j’ai eu le sentiment d’avoir enfin compris ce que NCIS: Tony & Ziva tentait d’être. Ce n’est pas un reboot d’action, ni une nostalgie mal placée. C’est une tentative de donner une seconde vie à deux personnages qui ont longtemps vécu dans l’ombre de leur passé.

Je ne dirais pas que cette série m’a conquis, mais elle a réussi à me retenir jusqu’au bout, et c’est déjà beaucoup. Cet épisode 10, sans éclat particulier, offre une conclusion honnête à une saison irrégulière. Si une deuxième saison voit le jour, j’espère qu’elle osera s’assumer davantage : moins d’héritage, plus de construction. Et si l’aventure s’arrête ici, “Full Circle” porte bien son nom. Le cercle se referme, pas avec fracas, mais avec une forme de calme qui, finalement, lui va plutôt bien.

Note : 6.5/10. En bref, je ne dirais pas que cette série m’a conquis, mais elle a réussi à me retenir jusqu’au bout, et c’est déjà beaucoup. Cet épisode 10, sans éclat particulier, offre une conclusion honnête à une saison irrégulière.

Paramount+ n’a pas encore renouvelé NCIS: Tony & Ziva pour une saison 2 à l’heure où j’écris ces lignes.