7 Octobre 2025
Only Murders in the Building // Saison 5. Episode 7. Silver Alert.
L’épisode 7 de la saison 5 d’Only Murders in the Building, intitulé « Silver Alert », marque un nouveau tournant pour les personnages principaux. Après plusieurs épisodes centrés sur les manipulations des milliardaires, cet épisode s’attarde sur les conséquences de leurs actions et sur la manière dont Mabel, Charles et Oliver tentent de reprendre le contrôle de leur histoire. Le trio, pourtant connu pour sa ténacité et son instinct, se retrouve cette fois contraint au silence. Leur podcast, celui qui a fait leur renommée et leur a permis de résoudre tant d’enquêtes, n’est plus entre leurs mains. Bash Steed, incarné par Christoph Waltz, a orchestré le rachat de leur émission par une société qu’il contrôle.
Ce geste, apparemment anodin, a en réalité pour but de les empêcher de parler du meurtre de Lester. Cette mainmise symbolise le pouvoir des riches sur la parole publique, un thème qui s’installe de plus en plus au cœur de la série. Dès le début de l’épisode, une impression de frustration s’installe. Mabel (Selena Gomez) insiste sur le fait que le contrat les oblige à produire du contenu, même s’ils ne peuvent plus évoquer l’affaire. L’idée de remplir le vide par un épisode anodin est désespérante pour elle, mais il leur faut garder la façade. Leur solution ? Inviter le maire de New York, Beau Tillman (Keegan-Michael Key), en tant qu’invité. L’idée paraît absurde, mais elle met en lumière la fatigue du groupe.
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Leurs échanges avec Tillman, d’abord légers et convenus, basculent rapidement vers un ton plus sombre lorsque le maire se retrouve seul avec eux. Débarrassé de son masque politique, il se confie avec nervosité. Ses paroles résonnent comme un aveu implicite : si Bash est suspecté, il est probablement coupable. Cette scène introduit une tension subtile entre peur, manipulation et conscience politique. Tillman évoque des liens financiers anciens avec Steed. Des dons de campagne, des promesses d’influence, et surtout une emprise invisible qui s’est installée au fil du temps. Il admet ne plus avoir de contrôle sur sa propre administration, persuadé que Bash a infiltré chaque rouage, jusqu’à la police.
Cette confession fait glisser l’intrigue vers une réflexion plus large sur la corruption et la domination des puissants sur les institutions censées les encadrer. Le ton change à nouveau lorsque le maire mentionne une réunion secrète : Bash, Camila White (Renée Zellweger) et Jay Pflug (Logan Lerman) doivent se retrouver dans un manoir isolé au nord de l’État. Ce détail suffit à rallumer la flamme de la curiosité chez Mabel, toujours prête à s’aventurer sur un terrain dangereux pour obtenir la vérité. Charles hésite, Oliver tente de rationaliser, mais tous comprennent qu’ils ne peuvent plus se contenter d’attendre. L’infiltration du manoir offre à l’épisode ses moments les plus étranges.
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La tension laisse place à une scène presque absurde : les milliardaires sont rassemblés autour d’un jeu de société. Ils jouent à Operation, détournant ce passe-temps enfantin en un symbole ironique de leurs manipulations. Cette séquence, à la fois grotesque et cynique, résume parfaitement la manière dont ces personnages se divertissent de la souffrance des autres. Leur légèreté face à la mort contraste brutalement avec la gravité de la situation. Bash, fidèle à lui-même, joue sur la frontière entre vérité et mensonge. Il nie avoir tué Lester, tout en maintenant un contrôle total sur les preuves et les récits. Mabel, plus méfiante que jamais, tente de percer ses intentions.
L’épisode repose alors sur une série d’interactions tendues, où chaque phrase semble pesée, chaque regard calculé. Pendant ce temps, Jay et Mabel partagent un moment ambigu, à mi-chemin entre confrontation et complicité. Leurs échanges oscillent entre séduction et méfiance, et l’épisode met en avant ce double jeu permanent : même dans leurs moments les plus personnels, la manipulation rôde. Leurs confidences révèlent peu d’éléments nouveaux, mais permettent de souligner les fractures émotionnelles créées par l’enquête. Le point culminant arrive sous la forme d’un pari : une partie de quiz entre le trio et les milliardaires. Si Mabel et Charles gagnent, les riches révéleront le but de leur réunion ; s’ils perdent, ils devront cesser toute investigation.
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Ce jeu, qui semble d’abord dérisoire, devient rapidement un test de loyauté et de mémoire. Les questions posées touchent à leur passé, à leurs erreurs et à ce qu’ils ignorent encore les uns des autres. L’enjeu dépasse la simple curiosité : il s’agit de savoir s’ils se connaissent réellement. Lorsque la victoire arrive enfin, Bash accepte de dévoiler l’objet de leur réunion : la construction du premier casino légal de New York. Cette révélation fait soudain le lien entre les acquisitions d’appartements, les pressions immobilières et les disparitions étranges autour de l’Arconia. Tout s’imbrique, et l’objectif apparaît plus clair : transformer le bâtiment en un centre de luxe, quitte à effacer ceux qui s’y opposent. Mais la véritable surprise surgit au moment où Mabel brise le trophée censé récompenser les gagnants du jeu.
À l’intérieur, un petit sachet tombe, contenant un doigt momifié — celui dont tout le monde parle depuis le début de la saison. Cette découverte réactive instantanément la tension dramatique. La légèreté du jeu se dissipe, remplacée par une peur viscérale. Ce trophée devient le symbole d’une vérité enterrée sous les apparences de richesse et de pouvoir. La fin de l’épisode laisse un goût amer. Camila révèle qu’elle rachète peu à peu tous les appartements de l’Arconia, non pas par simple investissement, mais dans le but explicite de transformer le lieu en casino. Ce projet n’est pas seulement une menace pour les habitants, il représente aussi la destruction de tout ce que le bâtiment symbolise : la communauté, la mémoire, les secrets partagés.
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L’Arconia, cœur battant de la série, est désormais en danger. Ce septième épisode joue davantage sur la tension psychologique que sur les rebondissements. La comédie, présente depuis le début de la série, s’efface peu à peu au profit d’un ton plus amer. Les dialogues deviennent plus lourds de sous-entendus, les rires plus rares. La série semble vouloir rappeler que la légèreté a ses limites lorsqu’elle se confronte à la cupidité et à la corruption. Ce qui rend cet épisode particulièrement marquant, c’est la manière dont il explore la perte de contrôle. Les personnages ne dirigent plus leur propre récit. Leur voix, leur image, leur parole, tout a été acheté, manipulé, exploité. L’ironie de la situation est douloureuse : des enquêteurs devenus prisonniers de leur propre histoire.
Cette inversion de dynamique redéfinit la série, la rapprochant davantage du drame social que de la simple enquête policière. La présence du maire ajoute un élément nouveau à cette mécanique du pouvoir. Son rôle n’est pas encore totalement clair, mais son ambiguïté le rend fascinant. Est-il une victime, un complice ou simplement un homme dépassé par le système qu’il sert ? L’épisode laisse volontairement la question ouverte, nourrissant les spéculations. En filigrane, l’épisode évoque la peur de la disparition — celle des corps, des lieux, des voix. Les personnages sentent que leur monde leur échappe, que les espaces familiers se transforment sous leurs yeux.
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Le casino devient le symbole de cette transformation irréversible : un lieu de hasard bâti sur des ruines humaines. L’épisode 7 de la saison 5 d’Only Murders in the Building ne cherche pas à tout expliquer. Il s’attarde plutôt sur le doute, sur la perte de repères, sur l’idée que la vérité peut se cacher derrière un jeu, un contrat ou une façade élégante. Cette approche lente et introspective donne à la série un ton nouveau, plus mélancolique, mais aussi plus mature. La fin laisse entrevoir une escalade à venir. L’Arconia, autrefois simple décor d’enquête, devient désormais un champ de bataille symbolique. Entre la survie du lieu et la quête de vérité, le choix risque d’être douloureux.
Note : 5/10. En bref, l’épisode 7 de la saison 5 d’Only Murders in the Building accentue les tensions autour du trio en mêlant humour et corruption politique, mais son intrigue commence à s’essouffler derrière une mécanique devenue prévisible.
Disponible sur Disney+
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