Critiques Séries : Only Murders in the Building. Saison 5. Episode 8.

Critiques Séries : Only Murders in the Building. Saison 5. Episode 8.

Only Murders in the Building // Saison 5. Episode 8. Cuckoo Chicks.

 

L’épisode 8 de la cinquième saison de Only Murders in the Building, intitulé « Cuckoo Chicks », ramène le spectateur au cœur de l’Arconia, ce bâtiment devenu presque un personnage à part entière. Après les révélations de l’épisode précédent concernant Camila White et sa volonté d’acheter tous les appartements pour transformer l’immeuble en premier casino légal de New York, il était clair que la tension allait monter d’un cran. L’épisode commence avec la découverte macabre du doigt coupé, soigneusement dissimulé dans le trophée des trois milliardaires. Ce détail, à la fois grotesque et intrigant, sert de point de départ à une intrigue qui mêle humour, manipulation et investigation.

 

Mabel, fidèle à sa curiosité, se retrouve au centre de nouvelles révélations grâce à Althea, venue rendre visite à Vince, ce pop-star insupportable que l’on a appris à connaître au fil des saisons. Althea annonce qu’elle a été invitée à un événement réservé aux femmes dans le sous-sol de l’Arconia, une soirée organisée par Camila des mois avant la mort de Nicky. Cette information s’avère cruciale pour comprendre les motivations de Camila et son influence sur les résidents de l’immeuble. L’introduction d’un événement exclusivement féminin pourrait sembler superficielle, mais elle se révèle être un stratagème malin pour exposer certains comportements et obtenir des informations indirectes.

Pendant ce temps, Loretta, coincée à l’aéroport de New Zealand dans une situation qui rappelle le film The Terminal, reçoit un appel d’Oliver pour rejoindre l’enquête. Son intervention, accompagnée de la détective Williams, apporte une dimension inattendue à l’épisode. Donna se joint également à elles, ajoutant une touche d’humour en raison de sa motivation toute personnelle : éviter les récriminations téléphoniques des podcasteurs incapables de résoudre l’affaire. Cette réunion de personnages féminins crée un contraste intéressant avec le trio masculin, qui reste cantonné aux aspects plus logistiques de l’investigation.

 

L’épisode exploite les traits particuliers de chaque personnage. Charles révèle son goût pour la magie, Loretta sa capacité à communiquer avec les esprits, et Mabel, fidèle à elle-même, observe et analyse les situations avec une intuition toujours aiguisée. Le scénario, parfois maladroit dans l’introduction de guest stars, permet néanmoins de développer des interactions originales et de préparer le terrain pour les révélations à venir. La rencontre avec Lorraine, veuve de Lester, souligne cette volonté de creuser le passé et les liens complexes entre les résidents. Lorraine devient un élément clé de la dynamique de groupe, ses obsessions apportant un contraste avec la légèreté de certains dialogues.

L’arrivée de Camila à la soirée et le déroulement du poker féminin sont au cœur de l’intrigue. La détective Williams, déguisée en croupière, met en pratique ses compétences, tandis que Mabel et Loretta essaient de déstabiliser la milliardaire pour obtenir des informations. L’épisode exploite habilement cette dualité entre apparence et réalité : Camila se laisse manipuler par l’illusion de la camaraderie féminine, tandis que les protagonistes tentent de tirer parti de chaque détail pour comprendre ses intentions. Les flashbacks liés à Nicky permettent également d’éclairer les décisions de Camila et de complexifier sa psychologie, révélant qu’elle agit autant par intérêt que par impulsion.

 

L’intrigue secondaire, centrée sur la menace de perdre le contrôle de l’Arconia, ajoute un niveau de tension supplémentaire. Charles et Oliver tentent de négocier pour empêcher que Camila atteigne 51 % de parts dans l’immeuble, une situation qui créerait un déséquilibre dans la gestion des appartements. Cette course contre la montre, bien que classique dans le récit policier, est renforcée par le mélange d’humour et de suspense qui caractérise la série. Le spectateur ressent la pression que subissent les personnages, oscillant entre stratégie et improvisation.

La complexité des relations se manifeste également à travers l’interaction avec Rainey, une résidente extérieure au cercle habituel. Sa franchise et ses remarques piquantes perturbent le déroulement de la soirée, mais contribuent à mettre en lumière les tensions sous-jacentes entre les personnages. Mabel, dans son rôle de médiatrice, doit jongler entre maintien de la couverture et protection des alliés. Cette dynamique, bien que dense, réussit à garder le spectateur engagé, en mêlant investigation, comédie et développement psychologique.

 

L’épisode ne néglige pas le côté enquêteur. Loretta, jouant le rôle de Celerie Whisp, exploite ses talents de médium pour amener Camila à se confier. La révélation concernant ses sentiments pour Nicky et son implication dans l’acquisition des appartements permet d’apporter un éclairage sur ses motivations. Le flashback sur la soirée de la disparition de Nicky souligne l’ambiguïté des événements et la difficulté de déterminer la responsabilité exacte des différents protagonistes. L’écriture joue sur cette incertitude, maintenant un suspense constant sans verser dans l’excès dramatique.

Parallèlement, l’épisode offre un développement intéressant du côté masculin de l’enquête. Charles et Oliver, bien qu’exclus de la soirée féminine, s’emploient à comprendre les enjeux financiers et à sécuriser leur influence sur l’Arconia. Leur interaction avec Dr. Stanley, le thérapeute, permet de creuser des thématiques plus introspectives, notamment autour de la communication et des relations interpersonnelles. La manière dont ces dialogues se mêlent à l’intrigue principale renforce la densité narrative sans alourdir le rythme. La tension atteint son apogée avec la découverte de l’arme du crime, le fameux crank d’ascenseur, couvert de sang dans le bureau de Nicky. 

 

Cette trouvaille, révélée par Loretta, reconnecte l’ensemble de l’intrigue à la mort de Lester et à l’implication potentielle de différents personnages dans l’affaire. Le mécanisme de surveillance via le sifflet à oiseau de Lester et la caméra dans la cour ajoute un élément technologique qui enrichit l’enquête et met en avant l’ingéniosité des personnages. La révélation finale concernant Randall, le nouveau gardien, introduit un nouveau suspect et complexifie encore la compréhension de la soirée fatale. Ce huitième épisode de la saison 5 réussit à maintenir l’équilibre entre comédie et suspense. Même si certaines scènes, notamment l’insertion de guest stars ou certains dialogues, peuvent paraître forcées, elles participent à l’univers excentrique de la série. 

Le découpage narratif, qui oppose le trio masculin et le groupe féminin, permet de varier les points de vue et d’explorer différentes facettes de l’enquête. Les interactions entre les personnages principaux et secondaires enrichissent l’intrigue et apportent une profondeur nouvelle à l’histoire. En termes de construction dramatique, « Cuckoo Chicks » illustre la capacité de la série à utiliser des situations sociales apparemment anodines pour faire avancer l’enquête. La soirée féminine, le poker et les manipulations de Camila ne sont pas de simples éléments décoratifs : ils servent de moteur à la découverte de nouvelles informations et à la mise en lumière des liens entre les personnages. 

 

Cette utilisation subtile du cadre narratif permet d’éviter une linéarité trop prévisible et maintient l’attention du spectateur. Enfin, l’épisode explore les motivations et les contradictions des personnages. Camila, par exemple, agit à la fois par calcul et par impulsion, ce qui rend ses choix difficiles à anticiper. Loretta se révèle plus stratégique qu’elle n’y paraît, tandis que Mabel conserve son rôle d’observatrice perspicace. Charles et Oliver, de leur côté, montrent qu’ils peuvent naviguer dans des situations complexes malgré leur absence physique de certains événements clés. 

L’ensemble crée une tension dramatique qui se ressent jusqu’aux dernières minutes de l’épisode. En conclusion, l’épisode 8 de la saison 5 de Only Murders in the Building parvient à mêler humour, suspense et développement de personnage dans un cadre unique, celui de l’Arconia. La série continue de jouer sur les contrastes entre les classes sociales, la manipulation et la curiosité des personnages principaux, tout en introduisant des éléments nouveaux qui relancent l’intrigue. Même si certains choix narratifs peuvent sembler forcés, l’épisode offre une progression claire dans l’histoire et pose les bases pour un dénouement captivant. 

 

La découverte du crank d’ascenseur et l’identification de Randall comme acteur clé relancent les questions sur la responsabilité et la vérité derrière la mort de Lester et de Nicky. Chaque personnage gagne ainsi en complexité, et le spectateur se retrouve plongé dans un mélange de comédie et de suspense qui reste la signature de la série. L’intérêt principal de cet épisode réside dans sa capacité à enrichir l’univers de la série tout en maintenant la curiosité pour la suite. Les interactions entre personnages, les manipulations subtiles et les révélations progressives font de cet épisode un moment charnière pour la saison. Le mélange de mystère, de tension et de comédie douce, propre à Only Murders in the Building, se confirme ici, offrant un aperçu clair des enjeux pour les épisodes à venir.

 

Note : 6/10. En bref, l’épisode 8 de la saison 5 de Only Murders in the Building parvient à mêler humour, suspense et développement de personnage dans un cadre unique, celui de l’Arconia. La série continue de jouer sur les contrastes même si certains choix narratifs peuvent sembler forcés.

Disponible sur Disney+

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