25 Janvier 2021
Euphoria (US) : Fuck Anyone Who’s Not a Sea Blob (Special Episode)
Après « Trouble Don’t Always Last » centré sur Rue, nous avons ici un épisode qui étudie le personnage de Jules. Et comme l’épisode sur Rue, Sam Levinson démontre avec cet épisode qu’il a compris Jules et qu’il veut que l’on comprenne Jules mieux que ce qui a été fait d’elle durant toute la première saison d’Euphoria. Je me demande si finalement Euphoria ne devrait pas revoir sa copie en s’inspirant plus de ce modèle ultra contemplatif des personnages qui parviennent à faire éclore des émotions étonnantes à l’écran. On ne voit pas vraiment ce qui s’est passé quand Jules a laissé Rue à la fin de la saison 1 mais plutôt les conséquences. Une grande partie de cet épisode se déroule durant une thérapie alors que Jules parle de genre, de famille, d’amour, de l’appréciation qu’elle a d’elle-même et bien plus encore. Hunter Schafer est clairement ce qui permet à une grande partie de cet épisode de fonctionner si bien. C’est beau et au delà de la beauté de cet épisode, celui-ci va bien plus loin que l’on ne pourrait l’imaginer.
Cet épisode m’a marqué, presque plus que celui sur Rue et pas seulement pour la performance sans faille de Hunter Schafer mais aussi car la mise en scène, les dialogues et le montage sont d’une force incroyable. Sans parler de la bande originale qui vient rythmer certaines scènes fascinantes de ces 48 minutes de montagnes russes. La série parle ici des sentiments et du rapport de Jules au genre et à la sexualité. Elle pense à arrêter une partie de ses hormones car elle pense qu’elle a basé une grande partie de ses décisions dans le but de plaire aux hommes. Et pourtant, elle parle du fait que Rue est la première fois qui l’a regardé de la façon dont elle a été regardée et ainsi la première personne qu’elle a réellement aimé. Une grande partie du ressentiment de Jules vis-à-vis des femmes vient clairement de sa mère et des addictions de cette dernière. Elle n’a pas vraiment de relation avec sa mère (et ce même si elle dit qu’elle se soigne). Mais tout ce qu’elle ressent envers les femmes à cause de sa mère est aussi quelque chose que l’on retrouve dans sa confrontation aux relations et surtout avec Rue.
Jules ne réalise pas vraiment au départ que la façon dont elle parle de Rue est exactement la même que celle dont elle parle de sa mère. Les scènes dans le cabinet de la psychiatre sont très belles car elles sont accompagnées d’images et surtout de moments forts qui illustrent parfaitement tout ça. Tous les petits moments, qu’ils sont émotionnels ou sexuels permettent d’apporter une vraie profondeur à Euphoria. Cet épisode donne plus au téléspectateur que le précédent sur Rue, notamment car visuellement il veut nous en mettre plein la vue et il parvient à le faire efficacement. Je n’ai rien à redire sur cet épisode, encore moins que sur « Trouble Don’t Always Last » ce qui s’avère être probablement une bonne nouvelle pour la saison 2 à venir. Euphoria est parfaite quand elle cherche à parler de certains sentiments et cet épisode centré sur Jules donne vraiment l’impression que l’on plonge dans la psyché du personnage. Et c’est ce que j’attendais à la base d’Euphoria (et qu’elle a en partie échoué durant la saison 1).
Note : 10/10. En bref, magnifique et bouleversant.
Disponible sur OCS US+24
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