Chair Tendre (Saison 1, 10 épisodes) : questionnement personnel émouvant

Chair Tendre (Saison 1, 10 épisodes) : questionnement personnel émouvant

Au fil des années, France TV Slash se distingue par ses productions. Des petites séries étonnantes sur des thématiques qui sortent des sentiers battus. Chair Tendre fait partie de ces surprises inattendues. Yaël Langmann (Plan coeur, Le brio) nous plonge donc ici dans le quotidien d’une adolescente intersexuée. L’intersexuation est un tabou et assez méconnu en France. Peu de séries ou de films en parle mais 1,7% de la population naît avec des caractéristiques intersexes. Chair Tendre se veut à la fois éducative et percutante au travers du regard d’un personnage fort, engagé qui nous embarque dans un voyage émotionnel. Chair Tendre ne ressemble pas à tous les teen dramas que l’on voit fleurir sur le petit écran. Peut-être car le sujet que Chair Tendre aborde est méconnu mais aussi car il y a un regard militant qui bouscule aussi le cadre même du genre.

 

Sasha est la nouvelle du lycée, elle ne laisse personne indifférent. Sasha est née intersexué. Jusqu’à l’été dernier, elle était un garçon. Elle a un an pour découvrir qui elle est et pour choisir si elle va se faire opérer à la fin de l’année.

 

La quête de l’identité est une thématique forte et riche des séries pour ados. Plutôt que de rester dans le même cadre, Chair Tendre décide de nous raconter le tout autrement. Ce prisme de l’intersexuation permet de plonger dans le quotidien d’un personnage tiraillé. Lorsque Sasha parle de son corps que les médecins ont voulu « réparer » depuis sa naissance, alors on sent le mal être. Si les médecins ont voulu faire d’elle un garçon depuis sa naissance, Sasha a décidé d’être une fille. Plutôt que de jouer le pathos habituel, Chair Tendre préfère les émotions pures et les dialogues forts. C’est tellement naturel que l’on partage à bras le corps le quotidien du personnage. Mais Chair Tendre ne cherche pas à nous accabler sur le sort de notre héroïne, plutôt de raconter les choses dans leur plus simple appareil. Elle cherche à nous introduire dans le quotidien de Sasha sans pour autant être académique.

 

Chair Tendre ne nous plonge donc pas dans quelque chose de surdosé mais quelque chose de simple. Tout commence avec un personnage qui ne sait pas par où commence, qui ne sait plus où iel en est dans sa propre vie. Quand on a 17 ans, comment faire quand la société laisse peu de place à comprendre qui est réellement Sasha. Chair Tendre veut dénoncer la médecine et sa vision étriquée de la sexualité d’une personne, qui n’a d’égard pour rien et qui en oublie complètement les désirs et besoins d’un patient. Si l’on ne peut que tomber sous le charme de Chair Tendre pour son côté engagé, c’est aussi le portrait de personnages forts qui ont le mérite d’être plus sous les projecteurs. C’est parfois même traité avec un brin d’humour toujours savamment dosé, sans en faire des tonnes mais juste ce qu’il faut pour que cela soit réaliste et fort. Je ne m’attendais pas à trouver Daphné Burki non plus dans un rôle aussi attachant.

 

Comment parler de Chair Tendre sans parler de Angèle Metzger. Si l’actrice est parfaite dans le rôle, elle parvient à apporter un regard réellement fort sur son personnage. Il y a un brin d’émotions inattendus. Je n’en attendais pas moins de la part de Chair Tendre et je dois avouer que j’ai hâte d’en voir plus si France TV décide de commander une saison 2.

 

Note : 7/10. En bref, une série tendre, touchante et forte qui en plus de mettre sous les projecteurs l’intersexuation, parvient à raconter un récit adolescent avec naturel et un brin d’humour réussi.

Disponible sur France TV Slash

 

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