Critique Ciné : Thanksgiving, la semaine de l'horreur (2023)

Thanksgiving : la semaine de l’horreur // De Eli Roth. Avec Patrick Dempsey, Addison Rae et Milo Manheim.

Avec Thanksgiving, Eli Roth revient derrière la caméra pour nous offrir un festin gore comme il a toujours aimé et su le faire. L’introduction de Thanksgiving est d’ailleurs excellente alors qu’elle se moque ouvertement du capitalisme américain et de cette folie autour du Black Friday. Les gens sont capables de se mettre dessus, de se tuer, simplement pour avoir un gaufrier à -30%. Dans la ville de Plymouth, berceau de la célèbre fête, un magasin prépare ses offres du Black Friday. La fille du patron peut avec ses amis narguer tout le monde et entrer pour profiter des promos. Sauf que la situation dégénère rapidement et des morts sont à déplorer. Cette scène de chaos donne l’impression de voir un épisode de Destination Finale. Ce n’est pas pour me déplaire. Mais la genèse même de Thanksgiving remonte à Grindhouse. La fameuse fausse bande annonce réalisée par Eli Roth prend enfin vie sous la forme d’un film près de seize ans plus tard. 

Un an après qu’un Black Friday a viré au chaos, un mystérieux tueur s’inspire de la fête traditionnelle de Thanksgiving et terrorise la ville de Plymouth (Massachussetts), berceau de la célèbre fête. Alors que les habitants sont éliminés les uns après les autres, ces meurtres qui semblaient aléatoires, révèlent un plan plus vaste et sinistre. Les habitants découvriront-ils le tueur et survivront-ils à la fête... ou deviendront-ils les invités de son dîner de Thanksgiving complètement tordu ?

Afin de coller parfaitement à son fameux « faux trailer », tout un tas de scènes que l’on peut voir dans la bande annonce sortie avec le film Grindhouse sont reprise (comme le coq qui se fait trancher la tête au milieu de la parade ou la cheerleader qui est tuée sur son trampoline et la fameuse scène du dîner). Il y a tout de même quelque chose de fascinant avec Thanksgiving dans le sens où le film n’a pas été fait que pour les fans de ce que l’on a pu attendre pendant tant d’année mais pour apporter quelque chose de différent dans le paysage horrifique qui a tendance à se répéter. Thanksgiving emprunte énormément de choses à tout un tas d’autres films, convoque des tas de références mais parvient à les associer de façon assez intelligente. Nous avons plus ou moins toutes les cases qui sont cochées : les meurtres mémorables, le sang qui coule et un whodunit autour du tueur qui rend l’ensemble assez divertissant. L’intrigue est simple et n’est pas nouvelle en soit (les slashers où le but est de trouver l’identité du tueur, Scream l’a popularisé) mais ça fonctionne. 

Certes, Thanksgiving ne va pas plus loin que son précepte de départ (et c’est dommage) mais le film va plus loin que tout un tas de films d’horreur. Il propose de moquer cette folie qui gangrène l’Amérique autour du capitalisme et du fameux Black Friday. Alors même que des morts ont été à déplorer un an auparavant, la ville semble prête à aller de nouveau faire son shopping comme si de rien n’était. Eli Roth a réussi à créer un slasher qui utilise à merveille son univers et sa période de l’année afin de créer des meurtres gores et des jump scares plutôt réussis. Ce que l’on voit venir tout de même c’est la conclusion de Thanksgiving qui a déjà été faite dans tout un tas de films du même genre auparavant. Mais Thanksgiving délivre une expérience divertissante et amusante qui pourrait bien se transformer en franchise (un second volet est déjà dans les cartons pour 2025) à condition que ce qui fonctionne dans le premier fonctionne aussi dans la suite. 

Note : 6/10. En bref, c’est divertissant, gore et un parfait hommage à ce faux trailer que Eli Roth avait réalisé pour Grindhouse il y a 16 ans.

Sorti le 29 novembre 2023 au cinéma