23 Janvier 2024
Avec un point de départ aussi intéressant et original (les inondations au Royaume-Uni), je m’attendais à ce que After the Flood soit palpitante et sombre, une vraie tempête. Mais tout ce que cette série réussie à être en six épisodes c’est une simple bruine inoffensive et même assez irritante. Le Royaume-Uni est pourtant le décor parfait pour une série de cet acabit mais une fois plongés dans cette histoire on se rend compte rapidement que l’on n’est pas dans la meilleure série de ITV (et d’ailleurs je pourrais parler du fait que ITV a énormément de mal à en ce moment à sortir des séries qui valent le coup d’oeil). Ce que j’aime dans les séries britanniques c’est lorsqu’elles savent ajouter un brin de sarcasme avec intelligence (comme a pu le faire This is England, Happy Valley et j’en passe). After the Flood n’est rien de tout ça et devient même rapidement irritante tant les personnages ne sont pas attachants pour un sou.
Après une inondation dévastatrice, l'agent Joanna Marshall trouve un homme non identifié mort dans l'ascenseur d'un parking souterrain. La police suppose qu'il a été piégé par la montée des eaux, mais elle devient obsédée par la découverte de ce qui lui est arrivé.
Nous sommes à Waterside, une petite ville du Yorkshire, qui subit de fortes pluies. Et une enquêtrice (Joanna Marshall) doit alors résoudre une affaire de meurtre (après avoir retrouvé un corps dans la cage d’ascenseur d’un parking). Quand on ose appeler sa série After the Flood, on s’attends à ce que les inondations soient à la hauteur du spectacle mais il n’en est rien : ce n’est qu’un produit d’appel pour le téléspectateur et ne coincer dans un récit un brin ennuyeux. La rivière de la ville a débordée et inonde quelques rues de la ville pendant toute une journée. Ce n’est pas spécialement le spectacle que je m’attendais à voir quand on me parle dans le pitch d’une « inondation dévastatrice ». Certains commerces sont endommagés, Joanna va sauver une mère et son enfant, un mouton meurt. Rien d’exceptionnel.
La situation de sauvetage dans l’ouverture du premier épisode est ridicule. Pour une série que je voyais s’inspirer du nordic noir ou de l’ambiance d’une True Detective, c’est très maigre pour introduire le récit. L’apparition du corps dans le parking souterrain aurait pu être le vrai point de départ de After the Flood mais là aussi on a tous les poncifs de la série policière amateur qui ne sait pas trop comment gérer ce genre de situations. Les flashbacks qui obsèdent Jo sont eux aussi ennuyeux et ne permettent même pas de s’attacher à l’héroïne. Il y a quelque chose de triste dans toute cette histoire et quelques révélations qui cherchent à maintenir artificiellement le suspense mais à la fin After the Flood est une série inondée. Elle n’a pas grand chose à raconter et brasse plus d’air qu’autre chose.
En plus de ça, la série a l’allure d’une mauvaise série australienne. Visuellement tout est trop éclairé artificiellement ce qui donne l’impression que tout est faux et en carton. J’ai toujours détesté ce style visuel que l’on peut retrouver dans certains Direct to DVD d’action très mauvais. J’aurais préféré une série sombre qui appuie justement sur une vraie ambiance poisseuse et pluvieuse dans sa mise en scène. After the Flood est donc décevante et ce même si elle tente parfois au fil des épisodes de nous offrir quelques rebondissements et des instants plus touchants. Cette partie là reste à la base la force des séries policières britanniques (Broadchurch notamment) en appuyant sur le côté touchant du récit. Mais encore faut-il s’attacher aux personnages et After the Flood rend l’expérience assez compliquée.
Note : 3/10. En bref, c’est pas spécialement bien écrit, jamais surprenant et cela manque cruellement des émotions qui font la force des drames policières britanniques du même genre. Le point de départ était excitant et finit par plonger des personnages ennuyeux dans une aventure qui l’est elle aussi assez souvent.
Prochainement en France
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