1 Mars 2024
Lulu Wang a créé un petit bijou avec Expats. Cette plongée dans la vie personnelle et professionnelle d’une groupe d’expats vivant à Hong Kong est surprenante et surtout tellement fascinante. Avec six épisodes, la série nous embarque grâce à cette galerie de personnages attachants. Mais le récit, lui aussi passionnant, est une belle réussite. On sent que Lulu Wang a mis un pied d’honneur à créer un récit intelligent et sensible, comme son cinéma. Prime Video démontre encore une fois avec Expats qu’elle a de vraies pépites à nous offrir (contrairement à ses concurrents qui n’en ont clairement pas autant qu’elle). Expats se veut intimiste. On plonge dans le quotidien de ces femmes sans chichis, sans fioritures. C’est aussi ce qui nous permet de nous rapprocher d’elles. Lorsque l’on partage un repas par exemple. On a l’impression d’être nous aussi autour de la table et de le partager.
Expats apparaît alors comme une sorte d’expérience sensorielle. Lulu Wang profite à merveille du décor d’Hong Kong en nous faisant déambuler dans les rues de cette mégalopole. Mais plutôt que de chercher le récit aux plans larges, elle préfère se resserrer sur un groupe de personnages et des moments de vie plus intimes. Cela permet de créer une dichotomie entre le décor immense et le côté resserré de l’histoire. Plutôt que de nous délivrer un récit serré et tendu, elle préfère prendre son temps pour développer les personnages, les relations et in fine les émotions. Ce regard différent permet aussi à Expats de sortir du lot. On n’est pas devant une série traditionnelle (même si elle en a la structure) mais devant un long film qui peut nous plonger dans les répercussions de cette tragédie sur Margaret et ses consoeurs. Les conséquences sont toutes différentes et en même temps complémentaire.
Expats ajoute à cela le quotidien des nounous et domestiques qui côtoient ces expatriées. Cela permet là aussi d’explorer un autre pan du quotidien à Hong Kong. J’aime cette diversité culturelle qu’il y a dans la série et que’ Lulu Wang nous partage. On sent l’amour de ce qu’elle raconte à travers la mise en scène de la série. L’attachement aux lieux, aux quartiers, aux habitations, aux décors en tant que tel permet finalement de s’imprégner au mieux de ce que Expats veut nous raconter. Même si la série prend son temps, elle n’en reste pas moins intense. Il y a même un côté parfois mélancolique mais restreint qui permet à la série de ne pas tomber dans un pathos pompeux. Tout est brut mais en même temps chaleureux. C’est assez paradoxal en confrontant les univers, les classes, les marchés nocturnes aux quartiers populaires, Lulu Wang va bien plus loin que la carte postale et nous propose un récit touchant et attachant sur des expatriés et ceux qui les côtoient.
Note : 9/10. En bref, clairement l’un de mes coups de coeur de ces derniers mois.
Disponible sur Amazon Prime Video
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