Critique Ciné : L'innocence (2023)

Critique Ciné : L'innocence (2023)

L’innocence // De Kore-eda Hirokazu. Avec Sakura Ando, Eita Nagayama et Soya Kurokawa.

 

Avec L’innocence, Kore-eda Hirokazu s’intéresse à la jeunesse. Mais L’innocence va bien plus loin que ça. C’est avant tout un films sur le harcèlement, le regard des autres (notamment par rapport au fait que l’on n’est pas tous dotés des mêmes chances à notre naissance), sur le mensonges, l’amitié et tout un tas de sujets qui viennent frapper à notre porte quand on est enfant. L’innocence a un titre assez cohérent, parlant justement d’une période de notre vie où l’innocence du monde extérieur transforme ce dernier en une aventure (pas toujours rose, j’en conviens). Après l’excellent Une affaire de famille (2018) et également Tel père, tels fils (2013), Kore-eda Hirokazu continue de s’intéresser à la famille et aux héritiers. J’aime beaucoup le cinéma de ce réalisateur car il sait capturer des choses que d’autres ne parviennent pas à rendre aussi brutes et fortes. Derrière L’innocence se cache aussi de vives émotions (le troisième acte du film est juste magnifique). 

 

Le comportement du jeune Minato est de plus en plus préoccupant. Sa mère, qui l’élève seule depuis la mort de son époux, décide de confronter l’équipe éducative de l’école de son fils. Tout semble désigner le professeur de Minato comme responsable des problèmes rencontrés par le jeune garçon. Mais au fur et à mesure que l’histoire se déroule à travers les yeux de la mère, du professeur et de l’enfant, la vérité se révèle bien plus complexe et nuancée que ce que chacun avait anticipé au départ...

 

On peut dire que L’innocence mérite amplement la Palme du Scénario qu’il a reçu au Festival de Cannes 2023 durant lequel il était en compétition. Il ne l’a pas volé. C’est sublime dans l’écriture tant les personnages sont développés, soignés et amenés sur des sujets forts avec intelligence. Alors que L’innocence se raconte à travers plusieurs points de vue, ce n’est qu’à la fin du film que l’on a le secret qui a finalement tenu toute l’histoire. Pendant ce temps, L’innocence suit la façon dont le regard des autres peut parfois changer des vies (et les briser). Comment le monde juge l’autre en fonction de ce que certains peuvent dire (parfois à tort). On part d’une histoire de harcèlement scolaire pour nous plonger dans quelque chose de plus brut et finalement touchant. L’innocence glisse petit à petit vers l’homosexualité et apporte une conclusion pleine d’humanité et d’émotions. 

 

Toute la poésie du cinéma de Hirokazu est là. Je dois avouer que c’est probablement mon film préféré du réalisateur. En tout cas c’est à mon sens le plus abouti. Les enfants sont joués à la perfection. On sent que le réalisateur a été choisir les bons acteurs pour les bons personnages. Avec L’innocence, le réalisateur nous ramène à notre enfance et à ces moments que l’on a pu vivre. La première heure du film n’est pas la plus simple. Disons que l’on ne sait pas vraiment où est-ce que L’innocence veut réellement nous emmener. C’est la seconde partie (et surtout le dernier tiers) qui vient nous frapper en plein visage. En venant nous dire ce que de simples mots et actions peuvent avoir comme conséquence sur d’autres personnes, L’innocence délivre un récit bouleversant qui mérite les esprits. 

 

Note : 9/10. En bref, une question de point de vue et de comment nous jugeons le regard des autres. 

Sorti le 27 décembre 2023 au cinéma

 

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