11 Avril 2024
Sirènes // De Adeline Picault. Avec Alice Pol, Shirine Boutella et Natacha Lindinger.
Je n’ai rien contre les films qui ont l’allure d’un téléfilm M6 mais Sirènes c’est quand même une énième pièce dans la machine « Amazon Prime Video est le repère des pires comédies françaises ». Adeline Picault, qui est déjà à l’origine du douteux T’as Pécho ? (2020) sorti entre deux confinements. Mais Sirènes c’est encore pire. Ça raconte n’importe quoi, ça joue n’importe comment et en plus ça a l’allure d’un épisode de Demain Nous Appartient (je n’ai rien contre mais c’est un soap, pas un film). Sirènes nous rejoue l’éternel duo de flics qui ne sont pas du tout sur la même longueur d’ondes et que tout oppose. Au fond, cela aurait pu donner une comédie légère et amusante mais le résultat est aux antipodes de ce que j’aurais pu espérer. Il n’y a presque pas de rebondissements et le film se termine en eau de boudin. Comme si Sirènes n’avait aucune idée de ce que le film pouvait raconter et que tout a été écrit au fur et à mesure du tournage (je ne serais pas surpris que cela soit le cas).
Alison Flesh, capitaine de police rebelle et incontrôlable est forcée par son supérieur le commissaire Djiba à travailler en binôme avec Leïla Balani, experte en criminologie mais nulle sur le terrain. Sur la piste d’un serial killer à Nice, Flesh et Balani vont devoir faire équipe quitte à retourner toute la Riviera.
L’idée du serial killer à Nice, là aussi c’était une assez bonne idée. Mais n’est pas bonne comédie qui veut. C’est ridicule et souvent très long. Les scènes s’enchaînent mais la saveur est celle d’un navet périmé. J’aime les nanars mais il ne faut pas déconner non plus. Sirènes cherche tantôt à se prendre au sérieux et tantôt à être une comédie. Les deux ne fonctionnent pas du tout. Le principe même d’un Buddy cop movie c’est de créer un duo cohérent. Là aussi la sauce ne prend jamais. Shirine Boutella et Alice Pol n’ont pas l’alchimie nécessaire pour créer un duo attachant. On sent alors que tout est forcé par un scénario qui ne sait jamais où il met les pieds. Les ressors comiques auraient pu sauver Sirènes mais eux aussi sont soit téléphonés, soit prévisibles, soit ratés. Je suis plutôt bon public mais je n’ai pas ri une seconde (et encore, le karaoké est pas mal mais c’est poussif et déjà vu).
Adeline Picault n’offre rien de bien ambitieux dans sa mise en scène. Ça sent le téléfilm M6 à tous les recoins. Ce n’est pas forcément un défaut en tant que tel mais quand on se vend comme un film, là c’est une catastrophe. J’avais souvenir d’une réalisation pas brillante mais plus sympathique dans T’as Pécho. Peut-être que j’ai rêvé. Si le but de Sirènes était surtout de nous offrir un bain de soleil sur la fin de l’hiver, je ne vois pas du tout ce qu’il y a de solaire là dedans. Ramzy Bedia de son côté se retrouve à être l’ombre de lui-même. Je me demande bien qu’est-ce-que tout ce casting a bien pu faire dans cette galère. C’est vu et maintenant, je vais rapidement oublié ce film.
Note : 1/10. En bref, une histoire qui ne sait jamais quoi raconter et un duo d’actrices qui ne partagent aucune alchimie. Le tout dans l’écrin visuel d’un téléfilm M6.
Disponible sur Amazon Prime Video
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