Broute 24 (Saison 1, 8 épisodes) : à chaque jour son Bertrand

Broute 24 (Saison 1, 8 épisodes) : à chaque jour son Bertrand

Avant d’être une série Canal+, Broute était une pastille. Cela fait maintenant deux ans qu’elle s’est arrêtée mais Bertrand Usclat est de retour et incarne une flopée de personnages différents dans une version aux épisodes plus long (environ 15 minutes par épisode). Si Broute était drôle grâce à son format deux minutes, Broute 24 est assez différente et perd de son mordant. Il y a toujours des répliques amusantes mais il faut aller les chercher car la série tente à chaque épisode de développer des personnages. Le temps imparti est si court que chaque épisode n’a pas vraiment le temps de les développer de façon soignée (même si je dois reconnaître que certains savent être drôles sur quelques répliques). Dans ce mockumentary, Broute 24 aurait peut-être mérité de ne se concentrer que sur un sujet et sa fabrication à la manière d’une parodie de Brut. Comme c’était déjà le cas avec la pastille de départ. 

 

Dans cette nouvelle adaptation du format court, Bertrand Usclat campe huit personnages complètement décalés : un CRS en manif, l'habitant flemmard d'un éco-village, un vieux lobbyiste en décalage avec l’époque, le principal d'un collège au bord de la crise, un coach en séduction un peu ringard, un maire identitaire forcé d'accueillir une famille de réfugiés dans son village, le membre d'un groupe polyamoureux un peu (très) jaloux, et un jeune papa plus ou moins en congé paternité.

 

Bertrand Usclat est toujours excellent dans les divers rôles qu’il incarne. On le sent impliqué et ça se voit à l’écran. C’est d’ailleurs une vraie force pour Broute 24 mais pas suffisamment pour faire de la série la bonne surprise que l’on pouvait espérer voir. Le côté caustique et piquant de la pastille reste présent malgré tout. Certaines situations sont plus que cocasses et permettent de rappeler les meilleures heures de Broute. L’inspiration est également présente dans certains épisodes qui sont meilleurs que d’autres (le Maire identitaire par exemple, ou le CRS en manif). Tout ça permet de créer une sorte de miroir de la société et de ce qui la gangrène aujourd’hui tout en allant à fond dans la caricature. Certaines répliques sont vraiment hilarantes, d’autres moins. Mais c’est la faute au format qui joue sur les deux tableaux entre ce que l’on a comme souvenirs de Broute et quelque chose de neuf qui laisse un peu plus de place à développer des personnages. 

 

Dans Broute 24, les personnages sont suivis sur 24 heures. C’est d’ailleurs un angle assez intéressant qui permet de réellement s’imprégner des personnages (pour certains). D’autres n’ont pas réussi à me séduire pleinement comme l’épisode final, assez hybride et étrange par rapport au reste. Le format allongé aurait pu être une bonne idée mais malheureusement cela perd en efficacité. Le comique est là mais il est noyé au milieu de plein d’autres choses ce qui ne permet pas de réellement voir l’ensemble éclore comme il se doit. Bertrand Usclat a le mérite d’avoir travaillé car l’on sent qu’il y a une recherche qui a été faite pour renouveler le concept en le développant sans pour autant que cela soit particulièrement mémorable. La série originale était une pastille efficace par sa durée clairement adapté aux réseaux sociaux. C’est probablement ce qui a fait tout son succès. Ici, on perd du mordant pour des personnages qui n’ont pas le temps de s’installer. 

 

Note : 4.5/10. En bref, on perd tout le mordant du concept original. On gagne en longueur mais pas suffisamment pour développer les personnages et en dehors de bonnes blagues et de quelques personnages réussis, cela manque de folie. 

Disponible sur myCanal et Canal+ Séries

 

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