1 Mai 2024
Avec Knok, Guillaume Duhesme nous cuisine un concept assez amusant autour d’une application qui met en relation des tueurs à gage et des contrats. Si avec six épisodes Knok permet de ne pas trop s’ennuyer, ne concept ne prend qu’à moitié. Johann Cuny est très convaincant dans le rôle de Quentin et apporte même l’une des réussites de Knok pendant que l’histoire manque d’idées. Il y a de l’ambition tout de même en créant de multiples personnages et une ambiance qui parfois peut faire penser à Most Dangerous Game. Mais ce n’est pas suffisant pour rendre l’ensemble particulièrement mémorable. J’aurais par exemple préféré voir le héros prendre les choses en main dans sa vie alors que sa vie lui casse les pieds en tant que tel (Chute Libre - 1993 -). Ce qu’il y a de plus dommageable à Knok c’est que Sylvie Testud n’offre rien. On sent qu’elle est là pour cachetonner et qu’elle n’incarne pas particulièrement le récit. En sous-régime elle n’a rien à offrir aux spectateurs.
La vie de Quentin n’a jamais été trépidante. Ce jeune papa, petit employé d’une société fabricant des urinoirs, se fait quotidiennement marcher dessus. Trop gentil et transparent, Il est sous la pression constante de son patron, qui souhaite le licencier, et de son ex-femme, qui demande le divorce. Un jour, il assiste par accident à une altercation armée dans les toilettes d’une station-service. N’ayant pas d’autre choix que celui d’intervenir, il découvre que la femme qu’il a sauvée, Blanche, travaille en réalité pour Knok, une application participative secrète, qui permet de commanditer des meurtres. Témoin gênant, Quentin se rend compte qu’il ne peut désormais plus reculer : il n’aura d’autre choix que de devenir lui-même tueur à gages pour Knok, entamant ainsi sa reconversion professionnelle.
Sur une idée originale et palpitante, Knok ne parvient jamais à réellement sortir de ses carcans. Je comprends que cela a été produit avec les moyens du bord mais cela aurait justement pu être l’un des arguments du film. Mais non. L’univers singulier de Knok, vrai visage du capitalisme et du consumérisme qui nous contrôle à travers nos téléphones, a des moments séduisants à nous proposer mais l’on sent qu’au milieu de la saison la série perd un peu le contrôle et a tendance à se répéter. Certes, le final a son lot de séquences palpitantes où l’action prend le pas sur les questionnement ennuyeux des personnages mais cela ne suffit jamais à faire de Knok la réussite qu’elle aurait pu être. C’est donc avant tout une série à prendre comme un petit divertissement de dimanche pluvieux, rien de plus.
Le fait que les personnages soient difficiles à croire n’est pas une erreur. On sent que Knok glisse rapidement vers la parodie mais il y a un manque cruel d’équilibre entre ce que Knok veut raconter de pertinent et ce que la série veut réellement faire d’amusant. La parodie ne fonctionne donc jamais, elle devient même gênante par moment et le thriller est plutôt correct dans son ensemble mais aurait mérité d’être plus fouillé. Le milieu de la saison est clairement le gros point noir de Knok alors que la série cherche à renouveler son récit afin de nous élancer vers le final qui nous laisse un peu sur notre faim plutôt qu’autre chose. La série manque de moyens mais ce n’est pas grave, le vrai souci c’est qu’elle n’arrive jamais à tenir le rythme de ses propres ambitions.
Note : 4.5/10. En bref, ce qui partait d’un bon sentiment et d’une idée originale fauchée, Knok finit par tourner un peu trop en rond.
Disponible sur Universal+
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