Critique Ciné : Les Intrus (2024)

Les Intrus // De Renny Harlin. Avec Madelaine Petsch, Froy Gutierrez et Rachel Shenton.

Avec Les Intrus, Renny Harlin (Peur bleue, Cliffhanger, L’Exorciste: au commencement) nous invite à une trilogie. Oui, Les Intrus n’est que le premier chapitre d’une franchise d’horreur. Pourquoi pas mais c’est aussi l’un des défauts de ce film. Les Intrus est chargé de nous introduire des vilains tout en construisant son récit tel un film de home invasion tout ce qu’il y a de plus classique. En même temps, Les Intrus n’est que le remake de The Strangers, datant de 2008. Renny Harlin est assez malin pour insuffler à Les Intrus quelques éléments de peur efficace mais cela s’arrête là. Au fond, Les Intrus n’a pas grand chose à proposer de neuf et se repose donc sur ces choses que l’on a déjà vu et revu. Cela manque de nouveauté, d’idées pour créer une histoire qui donne envie de revenir pour les deux chapitres suivants. Peut-être aussi car depuis The Strangers de Bryan Bertino, il y a déjà eu des tas de films de home invasion qui ont su proposer du neuf (dont une suite au film original sorti en 2018 : Strangers: Prey by Night clairement inspiré par la saga American Nightmare). 

Lors d’un road-trip en amoureux, un jeune couple tombe en panne et doit s’arrêter dans un village reclus. Ils vont vivre une nuit de terreur en affrontant trois individus masqués, qui sans motif apparent, veulent les tuer.

Comme les précédents films de la franchise, Les Intrus est instruit par le « inspiré par des faits réels ». Cela permet de coller assez bien à ce que l’on vient voir et d’un autre côté, on a envie d’espérer mieux. Quand on voit ce que Kevin Williamson a fait avec Sick dans un registre assez similaire, on pouvait espérer que Les Intrus sorte du lot et apporte quelque chose de frais au genre. Mais non, Les Intrus se contente de plus ou moins refaire ce que l’on a vu dans le premier film de 2008 sans réellement apporter quoi que ce soit de neuf. La fainéantise de la narration et son manque de surprises ne permet pas de faire de Les Intrus quelque chose de bon. C’est correct grâce aux effets de style qui créent le sentiment de peur mais au delà de ça, il ne se passe pas grand chose d’original. 

Rien que l’introduction de Les Intrus ne fonctionne pas. On sent que le film cherche à gagner du temps jusqu’à ce que Dollface vienne toquer à la porte de notre couple pour lancer l’intrigue et le danger. Renny Harlin connaît le monde de l’horreur, lui qui a fait ses armes dans des franchises (Le Cauchemar de Freddy en 1988 notamment). Les meurtres ne sont pas étonnants ou en tout cas assez excitants pour créer l’angoisse et la photographie est assez morne. C’est dommage car il y avait largement de quoi faire en partant de la base originale pour créer du neuf. Le film de 2008 est habille car il était le premier (aujourd’hui il a vieillit). Reprendre les éléments d’un film sans apporter à celui-ci tout ce qui s’est fait de bien depuis rend l’expérience assez vaine. Dommage car j’avais envie d’adorer Les Intrus mais le résultat est aux antipodes de ce que j’espérais. 

Note : 3.5/10. En bref, quitte à faire un remake autant lui apporter tout ce que le cinéma d’horreur a pu insuffler au home invasion depuis. Malheureusement, Les Intrus se contente de facilités. Reste quelques effets de peur réussis. 

Sorti le 15 mai 2024 au cinéma