17 Octobre 2024
The Radleys // De Euros Lyn. Avec Kelly Macdonald, Damian Lewis et Bo Bragason.
Le cinéma regorge de films de vampires, allant du terrifiant au comique. Malheureusement, The Radleys ne parvient à se classer dans aucune de ces catégories avec succès. Si l’idée d’une famille de vampires qui renonce à boire du sang semblait offrir une nouvelle perspective, le résultat final est loin d'être à la hauteur des attentes. Le film échoue sur presque tous les plans, laissant les spectateurs frustrés, voire agacés. Dès le départ, il est évident que le problème majeur de The Radleys ne réside pas dans son casting, mais bien dans la manière dont les acteurs sont dirigés et les personnages sont écrits. Damian Lewis, pourtant un acteur de talent, est ici complètement sous-utilisé. Il incarne Will, un vampire pseudo-hippie qui manque cruellement de profondeur et de charisme. Son rôle, qui aurait pu apporter un peu d’excentricité ou de dynamisme à l’histoire, se révèle être une pâle caricature qui ne fonctionne jamais réellement.
La famille Radley semble tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Mais les parents Peter et Helen cachent un secret à leurs enfants, Rowan et Clara. Ils sont des vampires abstinents, qui choisissent de ne pas boire de sang malgré leurs envies naturelles, ce qui les rend de plus en plus assoiffés de sang chaque jour. Bientôt, Will, le frère jumeau de Peter, un vampire pratiquant, revient dans la vie de la famille.
Kelly Macdonald, en revanche, parvient à tirer son épingle du jeu dans le rôle d’Helen Radley. Elle incarne avec justesse cette mère de famille qui lutte contre sa nature vampirique. De même, Bo Bragason, dans le rôle de Clara, montre un certain potentiel. Cependant, même leurs performances ne suffisent pas à sauver le film d’un script paresseux et d’une mise en scène bancale. Il est d’ailleurs regrettable de voir un casting globalement talentueux être relégué à de simples silhouettes sans réelle personnalité. Seuls Helen et Clara parviennent à exister, tandis que les autres personnages se fondent dans le décor, sans jamais réellement captiver. L'un des principaux problèmes de The Radleys réside dans son scénario. Le film tente de raconter l'histoire d'une famille de vampires qui, par choix moral, refuse de boire du sang humain. Une idée de départ intrigante qui aurait pu offrir une réflexion intéressante sur le contrôle de soi et la lutte contre ses instincts. Malheureusement, cette intrigue ne décolle jamais réellement.
Le film ressemble davantage à une suite de scènes sans lien véritable, où il ne se passe pratiquement rien. Les personnages se contentent souvent de fixer le vide ou de rester immobiles, donnant l'impression que le temps s’étire inutilement. Chaque scène traîne en longueur, sans apporter de tension, de développement ou même d’humour. Cette absence de rythme rend le visionnage fastidieux, comme si l’on observait les membres d’une famille banale passer des journées tout aussi banales, sans jamais se soucier de créer un véritable intérêt. Les rares tentatives de susciter un peu d'émotion ou de frisson tombent à plat. Le moment où les parents découvrent leur réalité dans la forêt, qui aurait pu être un moment clé, est gâché par une mise en scène clichée et prévisible. On sent que le film essaie de frôler l’horreur, mais il n’y parvient jamais vraiment, restant coincé dans une neutralité terne.
Lorsqu'un film est présenté comme une comédie vampirique, on s'attend à rire ou, au minimum, à être amusé. Malheureusement, The Radleys échoue également sur ce front. À aucun moment les blagues ou situations ne parviennent à faire sourire. Le film semble hésiter entre deux genres, sans jamais réellement choisir : doit-il être un drame familial sombre, ou une satire légère du mythe du vampire ? Cette confusion de ton laisse le spectateur désorienté et frustré, ne sachant jamais sur quel pied danser. Ce manque de clarté quant à l’identité du film est amplifié par une réalisation fade et une direction artistique sans originalité. Les décors et l’atmosphère sont d’une banalité désespérante, et on a parfois l’impression de regarder un téléfilm de seconde zone, sans âme ni véritable vision artistique. Si le film traîne en longueur durant la majeure partie de son déroulement, son climax est d’une simplicité désarmante. Tout est si prévisible et mal orchestré qu’il est difficile de ressentir la moindre tension.
L’absence de suspense ou de véritable enjeu rend la conclusion particulièrement insatisfaisante. Le spectateur, déjà peu impliqué dans l’histoire, est encore moins touché par cette fin expédiée et sans originalité. En fin de compte, The Radleys est une déception sur toute la ligne. Ce qui aurait pu être une satire mordante du mythe vampirique devient une longue suite de clichés mal exploités. Les quelques moments qui tentent d’être différents sont noyés sous une réalisation fade et un scénario sans vie. Le film manque cruellement de créativité, d’humour et d’énergie. Il est regrettable de voir un casting prometteur, notamment Damian Lewis, gâché par un projet aussi mal ficelé. Les amateurs de films de vampires en quête de frissons ou de rires trouveront ici bien peu de satisfaction. The Radleys est l’exemple parfait d’un film qui aurait dû rester dans l’ombre. Il ne reste qu’à espérer que Damian Lewis et les autres membres du casting retrouveront rapidement des projets à la hauteur de leur talent.
Note : 2/10. En bref, une tentative ratée de comédie vampirique qui manque cruellement de mordant.
Prochainement en France
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