Critique Ciné : The 4:30 Movie (2024)

Critique Ciné : The 4:30 Movie (2024)

The 4:30 Movie // De Kevin Smith. Avec Siena Agudong, Austin Zajur et Kate Micucci.

 

Kevin Smith, réalisateur et scénariste emblématique de la génération des années 90 (Clerks, Jay & Bob contre attaquent), tente un retour en revisitant ses thèmes de prédilection avec The 4:30 Movie. Dans cette dernière réalisation, Smith explore les souvenirs d’adolescence à travers une histoire d’amour et d’amitié se déroulant dans un cinéma de New Jersey des années 80. Cependant, si certains fans espéraient retrouver le style audacieux qui a marqué ses premiers succès, The 4:30 Movie risque bien de les laisser sur leur faim. L’histoire suit Brian, un adolescent qui retrouve Melody, son béguin d’enfance, dans l’espoir de partager un moment unique en s’infiltrant dans une séance de film R-rated à 16h30. Bien que cette intrigue se prête naturellement à une comédie romantique légère, les personnages principaux de Smith manquent cruellement de charisme. 

 

Eté 1986, trois amis de seize ans passent leurs samedis à aller voir des films en cachette au ciné du coin. L'un d'entre eux trouve le courage d'inviter la fille de ses rêves à voir la dernière comédie du moment.

 

Brian et Melody, censés être le cœur du récit, peinent à susciter l’intérêt ou l’empathie. Ils manquent de profondeur et semblent plus être des archétypes qu’ils ne sont des individus authentiques. La maladresse dans l’écriture des protagonistes est d’autant plus regrettable que Smith a souvent brillé par sa capacité à créer des personnages attachants, capables de captiver par leur sincérité ou leur humour mordant. Ici, l’on se retrouve face à des figures centrales qui semblent parfois agaçantes, déconnectées, et surtout dépourvues du charme qui a autrefois défini les personnages des premières œuvres de Smith. Cette faiblesse dans le traitement des personnages principaux rend l’intrigue peu immersive et contribue à un sentiment général de détachement face aux péripéties de Brian et Melody. Malgré les faiblesses des rôles principaux, le film parvient à maintenir un certain intérêt grâce à ses personnages secondaires. 

 

Les amis de Brian et le manager excentrique du cinéma, interprété par Ken Jeong, apportent une touche d’humour et de dynamisme qui allège l’atmosphère. Ces personnages secondaires permettent au film de trouver un rythme et d’offrir quelques moments plaisants qui rompent avec la monotonie de l’intrigue principale. Les interactions entre Brian et ses amis, bien que clichées, apportent une dose d’authenticité et de camaraderie qui évoquent la nostalgie des films adolescents des années 80. C’est dans ces scènes que Smith semble retrouver un peu de son style d’écriture distinctif, capable de capturer les petites nuances des relations amicales. Ces instants offrent une parenthèse de légèreté et sauvent le film de sombrer dans l’ennui total. Kevin Smith tente également de jouer sur la nostalgie en multipliant les références à la culture des années 80. Ces clins d’œil, bien qu’amusants, finissent par devenir répétitifs et semblent davantage être des gimmicks que des éléments enrichissant réellement l’histoire. 

 

Des blagues sur les tendances de l’époque aux références futuristes sur des séries et franchises de cinéma, les plaisanteries font sourire au départ, mais elles manquent de subtilité et finissent par sembler forcées. Le scénario de The 4:30 Movie repose sur une trame narrative relativement mince, centrée sur une romance adolescente sans grand relief. Bien que Smith tente de puiser dans ses propres souvenirs et expériences, le film manque de profondeur émotionnelle et d’originalité. L’intrigue suit des sentiers battus, et les dialogues manquent de la vivacité et de l’esprit qui caractérisaient les premières comédies de Smith. Le résultat est une histoire qui peine à captiver et qui semble déconnectée de la réalité contemporaine. La faiblesse du scénario rend la progression du film prévisible, voire ennuyeuse, et l’on se surprend à attendre que quelque chose de vraiment marquant se produise. Malheureusement, le film ne parvient pas à se démarquer et finit par ressembler davantage à un téléfilm qu’à une œuvre cinématographique marquante.

 

Si le film présente quelques rares moments de légèreté, il demeure en grande partie un récit décevant, marqué par des personnages principaux peu engageants et une intrigue insipide. Smith semble s’égarer en tentant de retrouver la magie de ses débuts, sans toutefois parvenir à reproduire le style incisif et novateur qui a autrefois séduit ses fans. Au final, The 4:30 Movie n’est ni une réussite ni un échec total. Il laisse entrevoir une possible renaissance artistique pour Kevin Smith, mais les maladresses et le manque de fraîcheur de cette œuvre limitent grandement son impact. Pour les fans de longue date, ce film pourrait valoir un visionnage par curiosité, mais pour d’autres, il risque de sembler vide de sens et dépourvu de la magie qui faisait autrefois le charme du réalisateur. Une tentative de retour aux sources certes, mais qui peine à convaincre et laisse entrevoir un réalisateur en quête d’inspiration.

 

Note : 4/10. En bref, une tentative de retour aux sources qui manque de la créativité qui a fait le succès passé de Kevin Smith. 

Prochainement en France

 

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