16 Avril 2025
NCIS: Origins // Saison 1. Episode 16. Bugs.
Après quinze épisodes plutôt solides, NCIS: Origins continue de tracer sa route avec l’épisode 16, intitulé « Bugs ». Cette série, que beaucoup attendaient au tournant pour explorer les débuts de Leroy Jethro Gibbs, s’évertue à creuser ses personnages bien au-delà de ce qu’on aurait pu anticiper. Et à ce stade de la saison, on ne peut plus parler de hasard : NCIS: Origins fonctionne comme une fresque humaine, parfois chaotique, souvent touchante, mais jamais figée. Depuis quelques épisodes, on sent que la série assume pleinement son format centré sur les personnages.
Après l’émotion brute de l’épisode 15, « From the Ashes », où Mike Franks se retrouvait confronté aux conséquences de son passé avec Tish, on aurait pu s’attendre à un épisode plus calme. Et d’une certaine manière, « Bugs » propose bien une respiration, mais pas dénuée de tension. Ce qui surprend ici, c’est le ton plus léger, presque décalé, de certaines scènes. L’humour s’invite là où on ne l’attend pas, notamment à travers des scènes de repas improbables et des dialogues pince-sans-rire. Ce changement de ton pourrait déstabiliser, mais il sert un objectif : montrer que le quotidien au sein de cette unité n’est jamais linéaire. L’attitude de Mike Franks dans cet épisode soulève quelques questions.
On parle quand même d’un homme qui vient de perdre, émotionnellement parlant, la personne la plus importante de sa vie. Pourtant, il semble presque détendu, voire indifférent. Est-ce une façade ? Probablement. Il y a deux lectures possibles : soit Mike enterre sa douleur comme il l’a toujours fait, derrière une posture stoïque, soit il s’accroche à une illusion, celle que Tish reviendra peut-être un jour. Dans les deux cas, cela témoigne d’une fragilité qu’il peine encore à verbaliser. Et même si l’épisode ne pousse pas l’analyse jusqu’au bout, le malaise est palpable, notamment lors de son interrogatoire avec Gibbs. On le sent tendu derrière son flegme.
L’un des aspects les plus intéressants de cet épisode, c’est le cheminement silencieux de Gibbs. On l’a vu dans des moments plus sombres, notamment en début de saison, mais ici, c’est son empathie qui ressort. Il n’essaie pas de sauver Mike Franks à tout prix, mais il lui tend la main, notamment en l’encourageant à rejoindre son groupe de soutien. Ce genre de scène donne du relief au personnage. On comprend mieux comment il est devenu ce mentor capable de lire à travers les autres. Sa transformation ne passe pas par des moments spectaculaires, mais par une série de petits gestes. Ce qui le rend plus humain, plus crédible.
Pendant que certaines intrigues semblent se relâcher, d’autres prennent de l’ampleur. C’est notamment le cas du « Sandman », cet ennemi évoqué dès le premier épisode et qui revient hanter les couloirs du NIS. L’enquête en cours, notamment menée par Vera, prend une tournure plus sombre et plus structurée. Son bureau transformé en véritable “crime cave” ajoute une touche presque vintage à l’ambiance, qui rappelle les thrillers des années 80. Et Mary Jo, fidèle à elle-même, continue de maintenir un certain équilibre dans l’équipe.
C’est un personnage qu’on pourrait facilement sous-estimer, mais qui joue un rôle essentiel, surtout quand tout semble au bord de l’explosion. Avec cet épisode, la série commence à resserrer les fils de sa trame principale. Le cas de « Bugs », personnage dont la responsabilité dans la mort de Melanie reste floue, relance les interrogations autour de manipulations mentales ou de programmes secrets militaires. L’hypothèse d’une opération de type « sundowning », évoquant des troubles cognitifs déclenchés à des moments précis, ouvre une piste intrigante, mais qui demande encore à être développée.
Ce retour vers l’intrigue de fond est bienvenu. Après plusieurs épisodes centrés sur les blessures émotionnelles des personnages, NCIS: Origins semble vouloir lier les deux : l’humain et l’enquête, l’intime et le collectif. « Bugs » n’est peut-être pas l’épisode le plus marquant de cette première saison, mais il joue un rôle important dans la construction de la suite. Il amorce un virage qui semble nous ramener vers le fil rouge initial, tout en continuant de nourrir les personnages avec soin.
La série ne cherche pas à briller constamment. Elle prend son temps, assume ses hésitations, et c’est justement ce rythme un peu irrégulier qui lui permet de sonner juste. Il reste quelques épisodes avant la fin de la saison, et on sent que les choses commencent doucement à converger. Affaire à suivre.
Note : 6.5/10. En bref, un nouvel épisode réussi qui démontre que la série aime creuser ses personnages au delà du côté procédural.
Prochainement en France
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