Critiques Séries : Tulsa King. Saison 3. Episode 6.

Critiques Séries : Tulsa King. Saison 3. Episode 6.

Tulsa King // Saison 3. Episode 6. Bubbles.

 

Après un cinquième épisode déjà bien chargé, l’épisode 6 de la saison 3 de Tulsa King confirme que Dwight Manfredi, interprété par Sylvester Stallone, n’a décidément pas une minute de répit. Entre les manigances politiques, les menaces du clan Dunmire et les tensions internes qui secouent son équipe, ce nouvel épisode s’apparente à une véritable partie d’échecs où chaque coup semble précipiter un peu plus “le Général” vers la chute. Pourtant, derrière son rythme inégal, Tulsa King continue d’affirmer son ton : un mélange de drame mafieux et de western moderne, où la loyauté et la survie ne tiennent qu’à un fil.

 

Le cœur de cet épisode, c’est encore une fois Dwight. L’ancien capo new-yorkais, exilé à Tulsa, tente de garder la tête hors de l’eau malgré des menaces qui se resserrent de tous côtés. Jeremiah Dunmire (Robert Patrick), son grand rival, veut le voir disparaître pour de bon, tandis que Quiet Ray, un autre acteur majeur du crime organisé, rôde dans l’ombre. Comme si cela ne suffisait pas, Bill Bevilaqua (Frank Grillo), jusque-là son seul allié crédible, a disparu mystérieusement après un rendez-vous houleux avec Dwight. Ce cocktail explosif installe une tension permanente, renforcée par la paranoïa de Manfredi, désormais convaincu que le FBI le surveille de près. 

Pour la première fois depuis longtemps, il laisse entrevoir une faille à sa sœur Joanne (Annabella Sciorra). Il lui avoue que les agents fédéraux lui ont proposé un marché : collaborer pour faire tomber un “très gros poisson”, sous peine de voir tout son entourage finir en prison. Un aveu qui donne enfin un peu de chair au personnage, souvent trop monolithique jusque-là. Pendant que Dwight tente de gérer les menaces extérieures, son empire local vacille. Le décès suspect d’un inspecteur met la distillerie à l’arrêt, et les autorités ferment leurs portes “le temps de l’enquête”. Résultat : toute la production est bloquée, les revenus stoppés, et la survie du groupe compromise.

 

C’est alors que Dwight fait ce qu’il sait faire de mieux : contourner les règles. Il décide de vendre “off the books”, c’est-à-dire sous le manteau, à des clients peu regardants sur la légalité. Le retour du bootlegging – la contrebande d’alcool – donne un petit air de prohibition à l’épisode, un clin d’œil malin à l’univers des gangsters classiques. Malheureusement, la série a tendance à survoler cette intrigue prometteuse, là où elle aurait pu creuser les dilemmes moraux ou la peur du retour à la criminalité pure. Mitch (Garrett Hedlund) et Cleo (Bella Heathcote) se retrouvent chargés d’un convoi risqué vers Shreveport, sous prétexte d’un simple transport de marchandises. 

Leur duo, inattendu mais efficace, offre quelques scènes respirantes, notamment lorsque Mitch évoque sa rédemption grâce à Dwight. Ce passage, sincère et bien joué, apporte un peu d’humanité dans un épisode dominé par les menaces et la violence. Mais l’épisode 6 tire surtout sa force de la dynamique familiale toxique entre Jeremiah Dunmire et son fils Cole (Beau Knapp). Le patriarche, furieux que le plan contre Dwight ait échoué, humilie son fils à plusieurs reprises, évoquant le souvenir glorieux de son frère défunt pour mieux le rabaisser. Cette relation père-fils empoisonnée donne de la profondeur à Jeremiah, jusque-là présenté comme un simple antagoniste.

 

Cole, blessé dans son orgueil, décide alors de prendre les choses en main. Il suit Dwight à la trace grâce à un GPS placé sur sa voiture, bien décidé à l’éliminer sans attendre l’accord de son père. C’est le point de bascule de l’épisode, celui où la guerre larvée devient personnelle. Pendant ce temps, Dwight embarque Tyson (Jay Will) et Bigfoot (Mike “Cash Flo” Walden) pour un long trajet vers Hot Springs, Arkansas. Ces scènes de “road trip” – désormais typiques de la série – alternent entre humour et tension. Les échanges entre Dwight et Tyson, à la fois drôles et presque paternels, rappellent que leur relation reste l’un des fils rouges les plus réussis de Tulsa King. 

Derrière les blagues sur la musique (“du yacht rock”, selon Dwight), on sent l’attachement sincère d’un mentor pour son jeune protégé. Mais cette parenthèse légère cède vite la place au danger. Cole et ses hommes les suivent de près, prêts à frapper au moment opportun. S’ensuit une série d’incidents qui mêlent suspense, affrontements et trahisons à tiroirs. Sans trop en révéler, disons que les alliances se brouillent et que la frontière entre les amis et les ennemis devient de plus en plus floue. Quiet Ray, notamment, ressort de l’épisode avec une rancune tenace contre Dwight — un conflit qui promet d’exploser dans les prochains chapitres.

 

Sur le plan narratif, cet épisode 6 fonctionne davantage comme une mise en place que comme un véritable point culminant. Tout y semble en attente : la guerre avec les Dunmire, la disparition de Bevilaqua, les suspicions du FBI… Rien ne se résout vraiment, mais tout s’intensifie. Cela crée un certain sentiment de frustration, surtout après un début de saison plus nerveux. Certes, la tension est bien construite et les dialogues entre Dwight et ses partenaires restent savoureux, mais la mise en scène manque parfois de souffle. On sent que la série patine, cherchant à gagner du temps avant le grand affrontement promis depuis plusieurs épisodes. 

Heureusement, la direction d’acteurs reste solide, avec un Sylvester Stallone toujours aussi charismatique malgré une écriture parfois caricaturale. En conclusion, l’épisode 6 de la saison 3 de Tulsa King ne révolutionne pas la série, mais il en prépare clairement la prochaine étape. Les pièces sont en place, les camps se forment, et Dwight se retrouve plus isolé que jamais. C’est un épisode de transition, imparfait mais nécessaire, qui installe une tension palpable sans pour autant offrir de véritables réponses. On aurait aimé un peu plus de rythme, un peu moins de scènes de route, et surtout des enjeux plus incarnés. 

 

Mais si la série tient ses promesses dans les prochains épisodes, cette accalmie ne sera qu’un prélude à l’explosion. La morale de cet épisode ? Pour Dwight Manfredi, la règle reste la même : avancer coûte que coûte, même quand la route semble mener droit dans le mur.

 

Note : 5.5/10. En bref, l’épisode 6 de la saison 3 de Tulsa King ne révolutionne pas la série, mais il en prépare clairement la prochaine étape. Les pièces sont en place. C’est un épisode de transition, imparfait mais nécessaire.

Disponible sur Paramount+

 

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